Cadres et marges

Cadre et marge se font face au bord de l’œuvre. Affrontés ou confondus, ils définissent le contour de l’œuvre et de ce contre quoi elle se lève. De l’écriture égyptienne aux œuvres de Raynaud ou Beuys, en passant par Raphaël, Vermeer, Coleridge, Blake, Poe, Mérimée, Degas, Munvh, Klimt, Kafka, Woolf, Faulkner, Hopper, Beckett, Duchamp, cadre et marge s’avèrent poser certaines questions fondamentales concernant l’œuvre d’art et la façon dont l’homme se situe dans l’espace – et le temps.

C’est par le jeu sur le cadre et la marge que l’oeuvre définit son lieu et se définit comme lieu; qu’elle situe son énonciation et par là même, la place du spectateur; qu’elle détermine les conditions d’un franchissement de ses limites et donc du face à face qu’elle appelle; c’est enfin en exploitant des limites auto-imposées (cadre) que l’artiste fixe les règles de son propre jeu sur les contraintes, les conditions d’existence de sa liberté de créer (marge). Il apparaît alors que tout cadre est en quelque sorte dressé contre le vide.